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Solis Sacerdotibus 1

Chronologie d’une redécouverte de trésors insoupçonnables.

         L’extrait de l’évangile de St-Luc dont serait issu le fameux manuscrit proviendrait du CODEX BEZAE. Il a été écrit entre les V ème et VI ème siècles avec des textes provenant de sectateurs gnostiques et manichéens du II ème siècle. Le texte en grec est la version d'origine. Il fut envoyé à Lyon au IX ème siècle où il resta jusqu'au milieu du XVI ème dans l'église St Irénée (Irénée de Lyon s’est battu pour supprimer les évangiles apocryphes).

         Théodore de Bèze l'en sorti avec le concours de Robert Estienne. Mais il n’utilisa pas l'ensemble du corpus de "peur de scandaliser certaines gens". Selon T Garnier, les véritables documents retrouvés par Saunière dans son église ont un lien direct avec les pages manquantes du Codex. Il manque le premier feuillet de l’Evangile de St Matthieu correspondant à la lignée de JC (v 1-11). Manque également : de VI v 21 à VIII v 26, XXVI v 65 à XXVII v 1, Jean I v 17 et III v 15 concernant les premiers disciples de Jésus (Philippe et Nathanaël) et le mariage de Cana ! Dans le grand manuscrit (Jean XII v 1-13), « Kyria » le principe féminin sacré correspondante de Jean l'évangéliste, fait le pendant à Kyrio, le Christ.

Entre 2009 et 2011, trois ventes de documents historiques chez Drouot sont suivies de près par Thierry Garnier (M2G, la chronique Redhasienne, Arcana codex livre IV).

         Ces documents sont accompagnés de rapports d’experts. Ils ont trait à l’histoire du Haut-Razès et aux relations qu’entretenaient les seigneurs régionaux avec les localités affranchies, en particulier, celle de Bugarach (lot 5 et 19). Ces documents étaient protégés par une chemise cartonnée, doublée d’un parchemin du XII ème siècle, qui reproduit les premiers versets du livre de Tobie. La grande lettrine qui orne ce document est l’œuvre d’un enlumineur attaché à l’escritoire cathédral de Chartres. Le texte est disposé selon la divine proportion ! Ces pièces sont accompagnées par un « commentaire ancien », rédigé au début du XX ème siècle par un ecclésiastique qui avait eu accès au coffre d’Hautpoul mis en séquestre chez le notaire de Couiza, Bernard Siau.

         Une autre pièce concerne une bulle papale Alexandre III de 1164 qui confirme ses possessions en terre sainte à l’ordre du St Sépulcre ou Ordre de Sion fondé à Jérusalem par Godefroi de Bouillon en 1099.

         Le sujet que traite le livre de Tobie est édifiant ! Tobie effectue un dépôt chez Gabael, un membre de sa famille résidant à Ragès en Médie, pour pouvoir le récupérer plus tard. Le signe de reconnaissance utilise le système de la tessère, petit jeton romain qui servait comme bulletin de vote ou ticket d’entrée au théâtre.

         En Grèce, le mot « symbolein », désignait un jeton de terre cuite qu’on cassait en deux pour en remettre un morceau à chacune des parties qui contractaient une alliance. A la suite d’un éloignement, d’une séparation, les deux parties pouvaient se reconnaître et attester de l’accord conclu en emboîtant les deux tesselles (symbolein = mettre ensemble). Chaque partie appelait l’autre. La moitié qu’on possédait renvoyait vers la moitié absente de même nature. Cathédraloscope de Dol de Bretagne.

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         Le « commentaire ancien » met en exergue les expressions suivantes :

  • TOBIE et GABEL (ou Gabael). Tobie est de la tribu des Nephtalis vivant au nord du lac de Tibériade, autrement appelé lac de Genezareth. Ce site n’est pas à contourner, car il est un des indices marquant dans le décryptage du grand manuscrit avec « Ad Genezareth ». C’est une unité de lieu crypté volontairement par l’abbé Saunière (et/ou l’abbé Boudet), seulement pour ceux qui savent : Solis Sacerdotibus. GABEL : dans ce nom si proche de la taxe saline fut codifié les familles propriétaires successives de la Fontaine Salée.

  • TEMPLE DE JÉRUSALEM : son trésor pillé par les Romains, puis les Wisigoths à Rome est une des hypothèses pour la résolution de l’énigme de Rennes-le-Château, l’origine du dépôt.

  • IL EST PERMIS AUX JUIFS DE SUIVRE LEURS LOIS : renvoie aux Tables de la Loi et à l’Arche d’Alliance.

  • DIX TALENTS D'ARGENT : désignation du dépôt non contractuel. Le contenu peut être tout autre : de l’Arche d’Alliance à d’autres implications « Divines ».

  • DOCUMENT MANUSCRIT - SUB CYROGRAPHO : nous envoie évidemment sur la piste des manuscrits que nos curés audois auront codés en usant du Codex Bezae. La tessère représente le document coupé en deux parties (tesselles), preuve du dépôt. Une partie gardée par le propriétaire légitime du dépôt, l’autre moitié confiée aux gardiens du site (Domaine de l’Eau Salée). Probablement une partie d'un document retrouvé dans l’église par B. Saunière. Dans ce cas précis, il pourrait bien s’agir d’une partie des pages manquantes du Codex Bezae.

  • CONSOLATION : lever les yeux vers le fond de l’église et la fameuse montagne fleurie, représentation du mont Bugarach (d’après Michel Lamy) surmontant le distique : « venez à moi vous tous qui souffrez, qui êtes accablés et je vous soulagerai » (Soulatgé ?).

  • D'UNE PERSONNE ASSASSINÉE : sans doute une référence à l’abbé Gélis et (ou) à Dagobert II.

  • DÉMON ASMODÉE : sous le bénitier dans l'église de Rennes-le-Château, il ouvre les portes du sanctuaire. Dans les Saintes Ecritures, il apparaît deux fois : une fois avec le roi Salomon pendant la construction du Temple où il est assigné à sa construction et la seconde dans le livre de Tobie. C'est l’unité de temps. Asmodée est encore le démon chapardeur dérobant l'Anneau du roi Salomon : anneau dans lequel réside la clef de l'énigme, une clé de lecture (clavicules de Salomon) permettant de retrouver un secret Templier mis en dépôt dans un lieu tenu secret, placé sous la garde d’une famille noble dont la loyauté ne peut être remise en doute : la famille d’Hautpoul, dernière filiation de gardiens du secret dissimulé dans le Haut-Razès, plus précisément sur les terres de l’ancienne capitale Wisigoth, le fief des deux Rennes. Le livre de Tobie n’est qu’un prétexte, un faire-valoir. L’extrait de ce récit biblique détenu par la famille d’Hautpoul, datant du XIIe siècle, fil conducteur générationnel à plusieurs lignées de « gardiens » jusqu’à la Révolution.

  • TU AMASSERAS UN GRAND TRÉSOR : ce qui est supposé être arrivé à B. Saunière en suivant un certain jeu de piste ancien qui l’aura peut-être mené vers un autre et qu’il aura ensuite remanié.

  • EX-BÉTHANIS : c’est la villa qu’il fait construire près du presbytère.

  • IL EST BON DE CACHER LE SECRET DU ROI : qui nous ramène à la lignée mérovingienne perdue, bien que le secret du roi puisse être autre chose.

  • PÉRIRA PAR LE GLAIVE ET LE FEU : indique s’il fallait encore en douter, la clé « morte épée » nécessaire pour décrypter les manuscrits trouvés dans le pilier "Pénitence - PénitenSe". C ou S ? nous verrons la signification de cela plus tard avec les environs de Sougraigne. La rénovation du piédestal de ND de Lourdes a fait disparaitre cette précision voulue par Saunière.

  • SACRAMENTA REGIS, REDDIS CHIROGRAPHUM, REDDAS CYROGRAFUM, IN ARCIS, IN SACCELLIS : derrière cette série de locutions latines, l’allusion à la dalle du tombeau de Marie de Nègre est évidente - Reddis, Cellis, Arcis, Regis -, qui s’apparente au « coffre d’Hautpoul ». Ernest Cros traduit ces mots ainsi : « A Rennes, un dépôt appartenant au roi dans les caves de la citadelle ». Il pourrait se traduire également par : « rendre au roi les sacs du tombeau ». Une autre traduction de bas en haut (ou de gauche à droite) donne « Visiter les salles (ou caves) du château du roi ». Une lecture en croix de St André (X), formant clairement un Graal, si ce n'est une clef :

Reddis Regis = Le Retour du Roi

Cellis Arcis = Les caves du château

  • Mais quelle que soit l’interprétation, la dalle de la marquise étant plus récente que le Liber Tobiae, nous devons admettre que ces mots REDDIS [Chirographum] = rendre le parchemin / [sacramenta] REGIS = sacrement royal (et non secret du roi) / [in]ARCIS = dans le coffre, [Sac]CELLIS = bourses (ou sacs scellés) ont été choisis pour être gravés sur ce tombeau et leur interprétation, si proche de la traduction d’E. Cros, laissée à l’attention de ceux qui savent.

  • RAGÈS ou RHADÈS : l’auteur du commentaire veut implicitement lier son texte à Rennes-le-Château en attachant grossièrement Ragès à Rhedes, l’un des anciens noms du village audois. RAGES est une ville de Medie (Sud-Ouest Iranien) dans les montagnes d’Ecbatane (ou Ex-Bethanis). Les Gardiens ont pu y voir une similitude avec le Razès. B. Saunière a lui-même baptisé sa maison « Villa Béthanie ».

  • Deux autres éléments écrits en minuscule, Cyon et le poisson grillé, tendent vers l’analogie de Sion et du « sot pêcheur », le cryptogramme retrouvé dans les papiers de l’abbé Saunière. Or Cyon en grec signifie : chien, « un chien grec » pour se rappeler l’Alpha et l’Omega, les deux lettres grecques uniques des manuscrits codés de B. Saunière liés au Codex Bezae.

         D’après : http://www.lemercuredegaillon.fr/

 

Quasimodo

         Bernard de Blanquefort est 6 ème grand maître des Templiers de 1156 à 1169. Il fait une donation en faveur des Templiers du Razès en 1134. En 1160 il prend en charge pour l’ordre, des reliques de la tombe du Christ à Tomar au Portugal.

         L'hérésie Cathare était surtout implantée en Languedoc, protégée par deux familles, la maison de Toulouse et la maison Trencavel qui ne s'entendirent pas pour faire front. Le comte Raymond VI de Toulouse fait amende honorable et se croise, tandis que Raimond-Roger Trencavel se prépare à se défendre contre la croisade. Une fois Béziers et Carcassonne prises et le vicomte Trencavel emprisonné, les croisés désignent l'un des leurs, Simon de Montfort, pour poursuivre la lutte (1209).  Cette lutte contre le catharisme, fut d'abord sous la direction des évêques locaux, puis passa sous celle de l'Inquisition à partir de 1233.

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         Cette carte, inspirée par la forme sculptée sur une poutre de la « maison de Nostradamus » à Alet, symbolise l’édifice cathare des Corbières.

         En 1212, à Mazamet, le château du parfait Izarn d’Hautpoul est assiégé. Les occupants sont passés au fil de l’épée. Pierre de Voisins, sénéchal de Simon de Montfort, prend possession du Razès. Il est nommé baron d’Arques en 1226. En 1231, il relève le château de Blanchefort, anéanti au moment de la croisade, un peu au-dessus de Roc Nègre. En 1240, Puylaurens tombe. En 1244, c’est au tour de Montségur, et en 1255, de la dernière forteresse cathare, Quéribus.

         Pendant tout ce temps, la milice du Temple se fait discrète. Certaines villes comme Montpellier sont évitées car elles hébergent des commanderies importantes (hospitaliers).

         En 1307, c’est au tour des Templiers de subir l’ire du roi de France. Le pape Clément V, pour freiner l’appétit de Philippe le bel, demande aux seigneurs locaux de prendre en charge les biens templiers. Les de Voisins facilitent même le passage à la clandestinité des chevaliers.

         Ils prennent possession de leurs biens et de leurs secrets. C’est la raison d’être de la franchise de Bugarach. Le lot 5 de la vente renvoie à une transaction de 1782. Le lot 19, à une transaction de 1663 et 1818 qui précise les exclusions d'une forêt particulière (ou se trouve une ancienne verrerie) et de la métairie de la fontaine salée. Ces secrets vont passer de génération en génération de seigneurs par le biais des successions de biens sous couvert du fragment du Liber Tobiae.

         En 1422, Pierre Raymond d’Hautpoul épouse Blanche de Marcafava, descendante de Pierre de Voisins. En 1489, Bernard d’Hautpoul, lointain descendant d’Izarn, épouse Isabelle de Voisins. Les secrets passent aux mains des d’Hautpoul de Rennes.

         Au XVII ème siècle, le secret fuite, aux alentours de Rouen et des Andélys, la patrie de Nicolas Poussin. D’après T Garnier, entre 1612 et 1616, trois personnages importants se rencontrent.

  • St Vincent de Paul, alors trésorier de la collégiale d’Ecouis à une dizaine de kilomètres des Andélys, très impliqué à ND de Limoux,

  • Nicolas Poussin, alors élève du peintre Jouvenet à Rouen,

  • Et François de Joyeuse, fieffé en la baronnie d’Arques, archevêque de Rouen.

         Toujours est-il qu’en 1618, Nicolas Poussin fuit vers la capitale, puis vers Rome. Il s’exile à la recherche d’un protecteur puissant. A Rome, il adhère à l’académie de St Luc et à ses mystères. En 1638, d’après les experts du Louvre, il réalise le troublant tableau des « Bergers d’Arcadie, 2 ème version ». ET IN ARCADIA EGO, le fil d’Ariane !

         Nous avons vérifié que nous pouvions reporter sur ce tableau, le triangle géométrique d’or isolé par Jean Marie Villette dans la VLC. Voilà peut-être le secret de Nicolas Poussin : la connaissance de l’existence d’un tombeau (arca) d’un personnage illustre (regis), en Arcadie, c'est-à-dire au Razès (reddis), pays d’Arques, peut-être lié au mythe de la résurrection (berger blanc, le « Daphnis » de Virgile, 5 ème églogue des Bucoliques). Sa situation ? Le berger rouge désigne l’R avec son corps : sa jambe droite dessine le cours de la Sals à Rennes les bains, sa jambe gauche et son corps dessinent un S. Quant à la bergère pétrifiée par Méduse (berger bleu), outre le fait qu’elle incarne la section dorée et la « peiro dreito » des Pontils, elle rappelle fortement le sort réservé à la femme de Loth. C’est la source salée.

         En 1670, c’est au tour de David Teniers le jeune de reproduire les clés de l’énigme, accompagnées de la clé 1618. Cette fois ce sont les circonstances de la résurgence, en 1645, d’une partie du trésor enfoui à Rennes le château qui sont précisées. On y voit les protagonistes et les lieux sans ambiguïtés. La scène superpose six plans : la grotte des Pontils, la niche du rocher de Blanchefort, la colline de Rennes, le plateau du Lauzet, la plaine de Bugarach et sa majesté le Pech.

         Le 23 novembre 1644, d’après T Garnier, François Pierre d’Hautpoul, baron de Rennes, le père de Blaise, rédige son testament chez Me Captier notaire à Espéraza, « en y adjoignant les archives et titres justifiant la transmission de leurs fiefs depuis le XI ème siècle ».

         Le 8 mars 1739, le dernier héritier de la lignée des Hautpoul de Rennes, fils de François d’Hautpoul et de Marie de Nègri d’Ables, décède. Son père fait murer l’accès de la crypte seigneuriale et fait rehausser le clocher de l’église en y adjoignant le balustre qui marquait l’accès à la crypte par l’intérieur de l’église. François d’Hautpoul s’éteint en 1753, son corps repose en l’église St Martin de Limoux. Son épouse et les notaires d’Espéraza, deviennent les seuls dépositaires du coffre d’Hautpoul et de ses secrets ancestraux. La lignée de Négri d'Ables disparait en 1769.

         En 1780, Pierre d’Hautpoul, seigneur de Seyre, essaie d’en prendre connaissance chez Me Jean Baptiste Siau notaire à Espéraza, mais ce dernier refuse de les transmettre en prétextant « qu’il n’y aurait pas prudence de ma part de me dessaisir d’un testament de si grande conséquence ». En 1781, Marie de Nègri d’Ables décède, le legs passe aux mains de sa fille Elisabeth, qui mourra ruinée en 1820. Entre temps, en 1782, elle fait l’objet d’un rappel d’une transaction, en sa qualité de seigneuresse de Bugarach, à la demande de Jean Canaby habitant la métairie dite le Reillat (lot 5). Cet acte fait référence à des lieux nommés « Calveriam » qui rappelle fortement le lieu-dit « la Calvière » (le calvaire) et notre recherche du point 618. Nous verrons son importance plus tard.

         L’affaire retombe jusqu’à la fin du siècle suivant. Le curé de Rennes les bains, passionné d’archéologie, d’histoire et de langue, membre de la SESA, sonne le réveil de l’énigme par son livre « la vraie langue celtique et le cromleck de Rennes les bains ». Dans celui-ci, après avoir fait l’éloge de glorieux ancêtres locaux, les « Volks Tectosages » et les romains, il amène progressivement le lecteur vers la découverte de la source de la fontaine salée. Mais son jeu de piste, trop subtil, ne prend pas.

         Le 1 er juin 1885, le curé Béranger Saunière est nommé à Rennes le château. A son arrivée, il découvre une paroisse laissée à l’abandon. Lors des élections législatives de l’automne, Saunière tente d’orienter le vote de ses paroissiens. Suite à une plainte du maire, le préfet suspend son traitement. Mgr Billard l’envoie au petit séminaire de Narbonne pour y enseigner. Là-bas, il approche le cercle catholique de Narbonne (dont la maxime est « in hoc signo vinces ») et s’attire des sympathies. Son zèle à défendre la cause traditionnaliste à l’occasion des élections législatives de l’automne 1885, le signale à leurs intérêts. Il va devenir leur agent à Rennes le château où il sait qu’il doit fouiller les dessous de son église et du cimetière attenant.

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         En 1886 avec l’aide de quelques donateurs, il commence à restaurer son église. Un de ses prédécesseurs, l'abbé Pons a laissé une somme de 600 francs, remise au curé en 1878 pour le remercier des soins qu'il avait prodigué à une malade, auquel viennent s'ajouter 581 francs alloués par le conseil de fabrique et un don de 1000 francs or de la comtesse de Chambord dont on sait, que très dévote, elle apportait régulièrement son soutien aux œuvres de l'Eglise et pas spécialement celle de Rennes-le-Château. Il est récompensé pour son prêche antirépublicain de l’automne. Il entreprend les travaux urgents, à commencer par la toiture. Puis il s’attaque au maître autel.

         Le 27 juillet 1887 sera livré un autel roman en terre cuite avec ciborium par la Maison Monna, sculpteur à Toulouse. La facture de 700 francs est adressée à Madame Cavailhé de Coursan (Aude). Ce don était prévu depuis longtemps, on n'attendait que la démolition de l'ancien autel pour le faire livrer et mettre en place. L’ancien autel était pris pour partie dans le mur qui séparait le chœur de l’ancienne sacristie. Il est démonté. Dans le pilier décoré de style wisigoth est découvert une capsa d’où B Saunière sort un tube en bois scellé à la cire, sous des fougères avec des petits ossements. D’aucuns prétendent qu’il contenait deux parchemins et un document manuscrit donnant l’explication des inscriptions de la stèle funéraire de la Marquise.

         Cela me semble faux.

         Une « capsa » fait référence au cercueil primitif des martyrs chrétiens. C’est un reliquaire et le seul document accompagnant des reliques (petits ossements) c’est le certificat d’authenticité (« authentique ») rédigé par un évêque, qui certifie l’origine et le caractère sacré de la relique. D’après SB, l’église de Rennes le château est dédiée à l’origine, à la Vierge Marie (Vierge mère ?), certainement en tant que chapelle seigneuriale du VIII ou IX ème siècle. D’après Louis Fédié, l’érection de la nouvelle église date de 1231. Elle serait attribuée à Pierre I de Voisins.

         En démontant l’ancien maître-autel, « à l’aplomb du mur, au sol, une brique attire l’attention. Dessous, une petite cavité de laquelle on retira une vieille marmite (une oule) garnie principalement de pièces d’or et un calice ».

         Ce qui est sûr, c’est que B Saunière ne devient pas riche immédiatement. Le certificat devait juste être intrigant. Révélait-il l’existence d’une crypte ?

         Vient ensuite le descellement de l’ancienne chaire portée par un vieux pilier vermoulu. En faisant ce travail, une pluie de vieux papiers datant de la révolution s’éparpilla sur le sol.

         Un soir après avoir sonné l’angélus, le carillonneur s’aperçoit que les ouvriers ont laissé à terre cet ancien pilier porteur de la chaire. Il essaie de redresser l’objet et fait tomber une petite fiole contenant un message de l’abbé Bigou de 1791 (un fragment de l’évangile de Matthieu 5 v 23-24 : « si tu apportes ton offrande à l’autel… » ?).

         Puis l’abbé fait soulever aux ouvriers (le carillonneur Captier et « Manou ») une dalle du chœur qui s’avère être gravée. Sous celle-ci : une chemise de toile noire, des clefs, un livre (le registre paroissial de 1694 à 1726 (?), très abimé qui révèle : « …en l’église, en ce lieu, au tombeau des seigneurs qui est auprès du balustre… »). Le dossier renfermait, entre autres, un long parchemin blanchâtre énumérant une pléthore d’objets précieux (les biens de l’ancien évêque d’Alet sauvés in extrémis de la révolution ?). La dalle fut remisée au cimetière.

         Il comprend qu’il faut s’intéresser à un autel situé près d’un balustre. Mais lequel ? Il s’est déjà occupé du maître autel. Le terme : « balustre » désigne une courte colonne isolée. Mais dans le vocabulaire traditionnel des Maîtres d’Œuvre, il désigne également la colonnette au départ d’un escalier. Il finit par apprendre l’origine de l’élément d’architecture qui fait sailli dans le mur nord du clocher. Il fait alors le lien avec le petit autel de la Vierge Marie qui date de 1740 et de la clôture de la crypte par François d’Hautpoul.

         En 1889, il s’attaque à cet autel au prétexte que la statue de la vierge est cassée. Sous les piliers de celui-ci est mis en évidence une dalle, qui une fois soulevée, révèle une scène de chevalerie ancienne. La dalle des chevaliers. Sous celle-ci sont découverts des débris d’ossements, un crâne présentant la fente rituelle des Mérovingiens et des petits bijoux « archaïques ».

         Dès février 1891 il fouille systématiquement l’église.

         Pendant les offices, ses fouilles sont cachées derrière des paravents. En septembre, il demanda aux ouvriers de dépaver le sol de l’allée centrale. Parvenant à la hauteur de l’ancienne chaire, ils découvrirent une large dalle sarcophage. Prétextant l’heure du repas, Saunière renvoya les ouvriers.

         Le Dimanche 20, après l’office, aidé des enfants de chœur, il fit pivoter le couvercle pour apercevoir des marches. Là encore, il renvoya les enfants. Le 21 septembre il inscrit dans son journal découverte d’un tombeau.

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9 septembre 1891 : Vent violent mauvais – Guillaume malade

10 : Le vent redouble récolte abimée – même état du malade

11 : Continuation du vent – arrivée d’une lettre p. Edm env. bleue

12 : Le même vent – médecin pour Guillaume – ce n’est mieux

13 : Vent – pluie – tonnerre – éclairs - malade mal

14 : Réception de deux foulards, portemonnaie – malade empire

15 : Beau temps – malade mieux

16 : La lettre d’Edouard croise avec la mienne – malade mal

17 : Lettre de M Vic. gen. Cros relat. au service de Granès

18 : Voyage à Granès chez le Maire et à St Férréol voir curé mal

19 : Dernière visite du médecin qui extrait 2 dents

20 : Le soir éclairs foudre pluie

21 : Lettre de Granès Découverte d’un tombeau le soir pluie

22 : Pluie dans la nuit malade à peu près

23 : Arrivée d’une lettre de Canaby (briques) et Giscard (chaire)

24 : T. belle journée malade va mieux

25 : Beau temps malade à peu près

26 : Lettre du missionnaire et de Marcelin (modèle de cloche)

27 : Temps couvert – course de bœufs à Espéraza – Réunion C Fabre

28 : Dép pour retrait – Comd de piscine de Marcel – visite de M Page …

29 : Vu curé de Névian – chez Gélis – Chez Carrière - vu Cros et Secret

30 : Mort de Boulanger – Reçoit lettre de Rennes et fait répondre

1 Octobre 1981 : Malade va mal médecin revenu une fois - hémorragie

2 : Voir à Luc cochon de mer – rentré de la retrait – incendie de

3 : la métairie de Jaffus – malade la même chose

4 : Quête de blé peu productive – horrible mal de dent de Marie

5 : Beau temps malade ne va pas mieux

6 : Ne vais pas à la conférence – médecin – visite de 4 confrères

7 : Mariage Prechou payé 10 F à Raynaud Buc – malade idem

8 : Police passé avec Louis – Croix du Sud – 1 vendange

9 : Signé la police – égrène des raisins – malade mieux

 

6 octobre 1891 : Ne vais pas à la conférence – médecin – visite de 4 confrères.

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         Ses amis : Eugène Grassaud curé de St Paul en fenouillet, l’abbé Courtauly de Villarzel du Razès, à qui il offrit une collection de pièces anciennes, l'Abbé Dumons de Névian, l'abbé Gélis de Coustaussa, l’abbé Jean Rivière d’Espéraza, l’abbé Carrière de Bages. Et bien sûr son frère Alfred. Il fréquentait forcément H Boudet. Lors de sa retraite forcée au monastère de Prouilhe, il rencontra d’autres confrères tel que l’abbé Rouanet. Il fit fréquemment appel aux services du RP Cerceau de Castelnègre, pour le remplacer aux offices lors de ses déplacements.

 

         En 1891, Béranger Saunière réalisa un collage portant au firmament, cette année particulière. Il y associe l’enfant Jésus et les trois symboles de la royauté, de la sépulture et de Dieu. Il est composé de deux illustrations tirées du journal "La Croix" (info JP Garcia). Le haut représente trois angelots emmenant un nouveau‑né vers le ciel et avec la légende ci‑dessous :

 

"L'année 1891 portée dans l'éternité,
avec le fruit dont on parle ci‑dessous"

 

         Au bas, Saunière colla une gravure représentant l'adoration des trois rois mages. Une légende dit ceci :

 

" Melchior : reçois, ô roi, l'or, symbole de la royauté.
Gaspard : reçois la myrrhe, symbole de la sépulture.
Balthasar : reçois l'encens, ô toi qui est Dieu. "

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         Une déception l'attend, Il ne découvre que de vieux documents, qu'il va mettre trois ans à interpréter. Il est tombé sur les cercueils des seigneurs dont celui de François Pierre qui fait son testament en 1644. Ce dernier a consigné l'histoire de la famille depuis le XI ème siècle et a peut-être emporté dans la tombe les détails d'une mission sacrée confiée à sa famille ?

         Il possède également le registre paroissial sur lequel l'abbé Bigou a psalmodié : "Jésus de Galilé n'est point icy". Il y a aussi la dalle de la tombe factice (?) de Marie de Nègri d'Ables. Cette dalle fut ramenée à la demande d’Antoine Bigou du tombeau des Pontils par un certain Guillaume Tiffou, en novembre 1789 (Il existerait en effet un document à l'évêché relatant le transport de cette dalle du tombeau des Pontils).

Au hameau des Pontils se trouvait, du reste, un cimetière. Cette dalle est citée dans un ouvrage du XVIIIe siècle par l'abbé Delmas. La tombe avait sur sa face nord une pierre verticale qui portait cette devise : "ET IN ARCADIA EGO". Elle devait porter également les mots REDDIS / REGIS / ARCIS / CELLIS. De quoi titiller l'imagination.

         Il devait savoir également par l'abbé Boudet, que certains des paroissiens de RLB possédaient plusieurs sépultures (Pierre Urbain de Fleury descendant des de Blanchefort). De là à imaginer qu'il est en était de même pour la Marquise ? Et que l'une d'elle renfermait peut-être autre chose que la dépouille de Marie de Nègri d'Ables ?

         Dans l'église de Rennes les bains, deux tableaux complémentaires font également référence à une autre version de l'histoire religieuse.

         Un Christ aux plaies encore saignantes, repose dans les bras de sa mère.

         Cette scène laisse à supposer que le Christ ne serait pas mort sur la croix. De ce fait, sa sépulture devrait se trouver quelque part.

         Dans la région ?

         C’est ce que laisse entendre l’ouvrage de son confrère l’abbé Boudet.

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         Progressivement Saunière approche de la vérité. Il découvre la chemise Tobie et les documents qu'elle contient par l'entremise des notaires Roché et Trajan d'Arques et Couiza, ses notaires.

         Le livre de Tobie enseigne qu'un document "chirographe" fut coupé en deux. Les deux parties sont nécessaires pour retrouver le dépôt sacré constitué d’un dépôt matériel en argent dans le secteur de Bugarach et d’un autre spirituel du côté des deux Rennes ou vers Périllos, cher à André Douzet (registre du notaire Courtade, 1632).

         L'autre partie du document chirographe, il l'a découvert dans l'église.

         Il comprend que les familles nobles du Haut Razès, De Voisins et apparentés dont les Hautpoul de Rennes, ont été missionnées en 1307 par les Templiers pour veiller sur le dépôt constitué de reliques, d'archives royales et religieuses, chrétiennes ou judaïques.

         Ces documents vont l'amener à effectuer des fouilles approfondies.

         Il a appris également qu’en 1792, une expédition menée par des soutiens de Mgr De Chantérac, arriva à Rennes le château pour déposer le trésor de l’évêché d’Alet dans une salle accessible par un souterrain venant du tombeau des Seigneurs de Rennes. Malheureusement, le tunnel était effondré à l’angle du cimetière. Il chercha donc une autre entrée, dans le cimetière. Au Nord du clocher, en particulier, dans le faux tombeau de la Marquise de Blanchefort. Un chercheur espagnol originaire de Valladolid a produit une enquête intéressante concernant le clocher de l’église (https://quaerendo-invenietis.com/2016/08/01/rennes-le-chateau-vi-la-entrada-secreta-de-sauniere/). Il put le visiter et a repéré une zone d’effondrement au pied du mur Nord qui permet d’imaginer une cavité ou une déclivité sous-jacente.

         Dans la souillarde de son presbytère, une trappe menait à la cave. Saunière découvrit derrière un casier à bouteilles vides, une porte qui ouvrait sur un petit corridor obscur de même direction que la cheminée sus-jacente. Il ne faisait que quelques mètres. Au bout, un lourd panneau de bois au sol cachait une ouverture assez large pour le passage d’une personne. Un escalier de bois descendait, trois mètres plus bas, dans une petite salle rectangulaire creusée dans la roche et faiblement éclairée par un étroit soupirail s’ouvrant sur le cimetière. Il faut rappeler que cette partie du presbytère était construite sur l’ancien cimetière, situé au porche occidental de l’église comme la coutume le voulait. Du reste, la cheminée de la cuisine était adossée à ce mur, derrière lequel se trouvait le confessionnal. Des pierres d’angle de l’ancienne entrée, étaient enchâssées dans le mur mitoyen. Cette cave ancestrale devait être un ancien caveau, ce qui incita l’abbé à visiter d’autres tombes, dans l’église et le cimetière, pour découvrir d’autres accès souterrains. Béranger Saunière s’intéressa également aux alentours du Château des Dalbiès. Il dut savoir que l’ancienne église de St Pierre aux liens, pillées par les soudards d’Henri de Trastamare, se situait entre le château actuel et l’entrée Est du village.

 

         André Douzet est le chercheur qui a produit, à mon avis, les informations les plus pertinentes concernant le cimetière. André Douzet raconte qu’un fossoyeur serait devenu subitement riche après avoir creusé une tombe à l’emplacement de l’ancien ossuaire : « Pierrot Alquier, ponctuellement employé à creuser les sépultures, se serait approché, par pur hasard, très près de la clé de l’énigme… Dans le cimetière de Rennes-le-Château, en préparant une fosse, il tombe dans un souterrain où « 3 hommes à cheval pouvaient se tenir » … Discret, l’homme n’en dit rien et continue à travailler pendant 3 semaines à l’issue desquelles il démissionne et achète un bar-restaurant avec ce qu’il a trouvé et remonté du souterrain… (il avait, selon ses dires, rempli « ses poches et sa ‘biret’ (son béret) avec ce qu’il avait trouvé en pièces d’or dans le caveau). Ce témoignage est-il crédible ?... Probablement, car en effet, cet homme aux moyens plus que modestes put s’offrir d’un coup un commerce et l’exploiter ».

         André Douzet a bénéficié des révélations d’un journaliste de Narbonne qui l’a renseigné sur le calvaire de la Croix des Hautpoul, qui trônait au milieu du cimetière et servait de repère pour situer les autres tombes Hautpoul. Mais aussi d’informations sur les conditions d’inhumation de la famille Hautpoul, détenues par une branche italienne encore existante. Il exhuma également un vieux rapport rédigé par un certain « Marcot » au XVII ème siècle, qui s’intéressait fort aux détails souterrains de Rennes le château. « Marcot est un employé, sans doute appliqué, attaché aux services des renseignements paroissiaux et plus particulièrement des informations historiques… ce qui est pour le moins curieux de la part des services royaux du 17è siècle. Il envoie à Rennes, au curé, une demande de renseignements pour « avoir une connoiffance parfaite de l’Etat de la paroiffe » (André Douzet).

         La croix Hautpoul fut à priori retirée du cimetière au moment de la révolution, pour être mise en sureté. Cette croix décrivait un triangle isocèle avec deux autres tombes Hautpoul, dont la tombe « A », fictive.

         Saunière s’attaque aux tombes A et B ainsi qu’à l’ancien ossuaire. Il installe également un « carré des Anges » contre le reposoir pour rendre ce périmètre inviolable. Le rapport « Marcot » fait passer précisément une faille sèche en dessous. On peut imaginer également, qu’il pouvait gagner cette faille par l’intermédiaire du puits situé sous le reposoir. Et justement en juillet 1895, alors qu’un incendie fait rage dans le village, il refuse de donner accès à la citerne située sous le reposoir.

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         Les membres de l'A.I.C.T ont exploré cette citerne. Ils ont constaté que le puits du château actuel débouchait dans la citerne. En effet on voit encore sur le côté droit à l'intérieur de la citerne le passage ou débouchait le puits du château. http://www.renne-le-chateau.com/souterin/souterin.html

         Le rapport « Marcot » avance qu’une faille humide longeait cette faille sèche. Les deux traversaient le plateau de part en part. A la suite de cet incident, l’abbé délaisse le cimetière. Il a trouvé d’autres voies d’exploration que nous visiterons plus tard.

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         En 1890, il obtient le droit, de la municipalité, de clôturer les jardins côté sud de l’église. Dans celui de gauche face à l’entrée, il installe un nouvel autel dédié à la Ste Vierge (en fait la Vierge de Lourdes ou « de la porte » ?) qui est étrangement couronnée d’une tour crénelée à l’instar de Ste Barbe… La statue repose sur l’ancien pilier wisigoth du maître autel qu’il retourne. Le plan de ce jardin reprend comme le signale Alain Féral, le plan de l’église. Ainsi, le confessionnal, la Vierge de Lourdes, le calvaire et le maître autel délimitent un carré parfait, telles les tours d’un échiquier. La Vierge répond au confessionnal, « Pénitence », le maître autel, au calvaire, rédemption. Une église réelle, une église virtuelle. Une église en surface, une église souterraine ! Devant le calvaire, il dépose la Dalle des Chevaliers face historiée visible, laissant à penser qu’elle se trouvait devant le maître autel comme le pense Alain Féral. Je pense que c’est un leurre de la part de Saunière pour brouiller les pistes.

         Trois fausses grottes ornent ces jardins. Saunière les fabriqua à l’aide de pierres récupérées dans la région. La rumeur populaire prétendait qu’il partait tous les matins avec Marie Dénarnaud, une hotte sur les épaules, pour aller récupérer des roches sur le bord du ruisseau des Couleurs, près de "La grotte du Fournet", aujourd'hui appelée " Grotte Marie‑Madeleine".

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         En 1894, ce travail titanesque est achevé.

         Alain Féral nous la décrit dans son livre, « Clef du royaume des morts Rennes le Château » (éditions Belisane) : " La seconde grotte, habitée jadis par une statue de Marie de Magdala, à angle droit de la première, étant exactement orientée dans l'axe croix du calvaire / isoloir ", à la pointe sud du triangle du calvaire. Selon Alain Féral, cette grotte, si importante pour Saunière, pourrait simuler un enfeu et reproduire une scène vue sous terre ! Le banc serait l’image d’un tombeau.

         En 1892, il fait construire une pièce secrète attenante à la sacristie. Il a certainement compris comment accéder à la crypte seigneuriale.

         En 1893, il déplace le confessionnal sous l’ancienne tribune qu’il fera démonter en 1895.

         En 1897, il a résolu son problème d’accès à la cache. A défaut de partir de l’église, il a retrouvé la sortie de la galerie (au lieu-dit Mouscaïrol ?).

         Un buisson cache l’entrée. L’abbé se repère en se basant sur les châteaux de Coustaussa et de Rennes.

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         Ce qui est sûr, c’est qu’à partir de 1897, il redécore l’intérieur de l’église avec des gouts très précis et particuliers ! Puis, il va s’employer avec l’aide d’Henri Boudet, à recoder l’énigme en créant deux faux parchemins cryptés, une stèle et une dalle pour la tombe de Marie de Nègri d’Ables dont il va fournir le relevé à Elie Teysseyre en 1906 pour étoffer le rapport de la visite de la SESA du 29/06/1905. Rapport qui restera.

         C’est grâce à Henri Boudet qu’il a des contacts avec la SESA et Ernest Cros, ingénieur et archéologue amateur qui se reconnaissait comme un "Johannite", tout comme les Templiers.

         D’après T Garnier, ces notes sont reprises dans un rapport rédigé à Soisy dans les années 50 sur les données du PS. Les archives de l’ingénieur Cros semblent avoir été volées par le Prieuré de Sion (PS) barcelonnais, une loge secrète créée à la fin du XVII ème qui prend racines, d’après T Garnier :

  • dans les restes de la Compagnie du Saint Sacrement, partie émergée de l'AA ;

  • dans l'ordre de chevalerie Ste Marie Madeleine fondé en 1620 en Languedoc, d'inspiration templière. Cette confrérie accueillit les protecteurs du secret,

  • et dans le Hiéron du Val d'or de Paray le monial, société franc-maçonne chrétienne fondée en 1873 sur le dogme du Sacré cœur de Jésus. Le Hiéron serait le commanditaire de Saunière.

         L'intérêt de ce rapport est de fournir des explications sur les données du problème posé à Béranger Saunière et qu'il a lui-même élucidé puisqu'il accède au dépôt !

         Ce rapport confirme l'inscription : "reddis régis arcis cellis", séparée par une flèche verticale qui pointe vers le bas, symbolisant le méridien 0 et porte les annotations suivantes :

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         L'annexe IV de l'arcana codex révèle que PS signifie : "que la dalle provient d'un lieu à la limite des terres (de Blanchefort ?) entre Peyrolles et Serres.

         S'appuyant sur la passion de Saunière pour les contes des mille et une nuits, T Garnier avance que Béranger Saunière a découvert un temple souterrain dont l'entrée se situe dans le lit d'une rivière (la Sals) et a déplacé le trésor dans autre endroit "tout aussi salé".

         Puis Gérard de Sède entra en possession d'une caisse de documents dérobée au PS, 37 rue St Lazare…

         Saunière a compris ou appris le rôle joué par les peintres dans le prolongement du secret et se procure, selon la légende, trois copies de tableaux au Louvre. Celle des "Bergers d'Arcadie" de Poussin, St Antoine ermite de Teniers le jeune, qui n'est pas l'œuvre du Prado et une reproduction d'un tableau représentant Célestin V.

         Curieux tableau que celui de l'investiture de Célestin V. Il fut commandé par PIERRE JULIAN, prieur entre 1525 et 1542 du prieuré des célestins de Marcoussis. On retrouve sur cette peinture, au sol, les armes de JEAN DE MONTAGU, hommage rendu à ce personnage historique qui fit construire le monastère.

         Rien ne prédestinait le pauvre Pietro de Morrone, le futur Célestin V, à la Papauté. C'était un ermite. Il se retrouva au cœur d'une guerre psychologique qui opposait la Papauté, en quête de pouvoir temporel, au St Empire Romain germanique et Frédéric I Barberousse qui refusait une autorité usurpatrice. Il est vraisemblablement représenté à la gauche de Pietro.

         Cette querelle perdure au XVI ème siècle avec l'opposition des Guelfes aux Gibelins. On reconnaît d'ailleurs François I er et son ennemi juré Charles le Quint en arrière-plan. En fait, ce tableau oppose deux églises. Celle de Pierre, bâtie sur des mensonges et celle de Jean, gnostique et respectueuse de l'Histoire. Notons que Célestin ne tient qu’une clef au lieu des deux dévolues aux successeurs de St Pierre.

 

         Et quelle clef : celle du mystère.

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